Idriss AHMAD ALLI

Idriss AHMAD ALLI, délégué CRPA élu depuis décembre 2021

Je m’appelle Idriss AHMAD ALLI. J’ai 35 ans. Je vis à Saint-Denis.

Je suis délégué au Conseil Régional des Personnes Accueillies/ Accompagnées de La Réunion (CRPA) depuis  décembre 2021 .

Je vous raconte mon parcours

Je suis revenu à La Réunion en 2013 après 4 ans et demi de travail en métropole avec l’objectif de créer mon entreprise.

Peu de temps après, je suis tombé malade et je n’ai donc pas pu mener à bien mon projet professionnel.

J’ai entamé des démarches auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) afin d’obtenir une reconnaissance de handicap pour ne pas rester sans ressources et me permettre d’être reconnu travailleur handicapé.

A l’époque, j’étais en couple.

Faute de ressources suffisantes pour payer mon loyer dans le parc privé, nous nous sommes retrouvés, mes enfants, ma femme et moi hébergés en famille de droite à gauche.

Cette situation étant très compliquée, j’ai recherché un nouveau logement pour stabiliser notre vie de couple. Mais à cause de cette recherche précipitée, le loyer obtenu dans le parc privé était trop onéreux et nous avons dû le quitter.

De 2017 à 2019 J’ai bénéficié d’un accompagnement avec l’association Allons déor par le dispositif « Gagn’1 Kaz ». J’ai pu bénéficier d’un logement adapté en termes de coût (en logement social via de l'InterMédiation Locative) et proche du travail de madame.

Malheureusement dans ce quartier, il y avait beaucoup de délinquance et de trafic de drogue. Cela posait des problèmes d'insécurité et d’insalubrité. Nous avons subi des vols, dont le vol de notre véhicule, des effractions et des troubles de voisinage. Avec tout cela, je me faisais drogué, ce qui troublait mes humeurs, aggravant ma maladie et créant des tensions dans mon couple. Conséquence, ma femme et mes enfants sont partis à ma demande.

Suite à cela, j’ai contracté une dette car je refusais de payer le loyer d’un logement qui ne me semblait pas correcte du tout.

En 2019, toujours accompagné par Allons déor via le dispositif « un chez soi d’abord », j’ai fait une demande de mutation dans ma ville natale (Saint-Denis).

En 2020, j’avais de nouveaux connu des soucis dans le logement et je me suis mis à ne pas payer  ma part du loyer. Une dette s’est alors accumulée.

Ma maladie ne me permettait pas de prendre conscience de la gravité de ne pas payer mon loyer. Je pensais que j’avais raison, puisque que je trouvais que le logement avait trop de soucis et était insalubre. J’ai connu de fait de grosses difficultés à cause de cela.

Aujourd’hui mon état de santé s’est amélioré. J’ai pu aussi prendre conscience de la gravité des choix. Ainsi je règle peu à peu mes dettes. Je bénéficie toujours de l’accompagnement d’Allons Déor.

J’envisage de me réinsérer professionnellement en créant ma propre entreprise dans l’automobile (spot-repair) et le transport propre.

1)      Quelles sont mes thématiques d’intérêt (ce qui me tient à cœur) ?

L'accès et le maintien dans le logement.

L’accès à l’information: connaître et faire connaître les services d’accueil et d’aide.

La parole des personnes souffrants de troubles psychiques.

La pair-aidance: permettre d’aider des personnes connaissant un parcours presque comme le mien.

2)     Ce que j’envisage de faire durant mon mandat (mes engagements) ?

-Faire connaître le CRPA, ses actions, ses partenaires pour mieux orienter les personnes dans leurs démarches.

-Contribuer à la lutte contre la précarité, notamment éviter que les gens vivent à la rue et sans aucun confort.

-Sensibiliser sur les droits et devoirs des locataires et sur les accompagnements auxquels ils peuvent prétendre.(prévenir les expulsions) Je veux éviter que les personnes s’endettent dans le loyer et leurs factures. 

-Me former afin de mener à bien mes objectifs.

-Représenter les personnes en précarité ; aller à leur rencontre, échanger et porter leur témoignage (parole et parcours de vie).

-Repérer et Remonter les informations sur des situations concrètes aux services concernées.

-Animer les ateliers et les plénières avec les thématiques en fonction des demandes des personnes en précarité.